Nous sommes profondément attristés par la mort tragique de Dominique Bernard, enseignant dévoué du lycée Gambetta-Carnot à Arras.
En hommage, la commune d’Aigondigné a organisé un moment de recueillement lundi 16 octobre devant la mairie à Mougon à 19h :
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L’attaque terroriste survenu vendredi 13 octobre, nous rappelle une nouvelle fois que nos libertés et la paix restent fragiles.
C’est à nouveau un enseignant qui est assassiné, trois ans après la mort de Samuel Paty, survenu le 16 octobre 2020 quasiment jour pour jour …
Quel triste anniversaire !
L’histoire se répète encore et encore. Encore une fois ce sont des symboles de la république qui sont touchés.
L’éducation avec l’assassinat d’enseignants,
La liberté d’expression, de la presse avec l’attentat contre Charlie Hebdo ou la culture en 2015 avec les attaques du Bataclan….
Les évènements récents en Israël auront sans doute des répercussions dans les mois et années à venir.
L’objectif de terrorisme est bien de semer la terreur par la barbarie, d’éradiquer toute forme d’accès à la culture, aux savoirs pour mieux asservir les peuples à leur idéologie mortifère.
L’éducation et la culture restent les meilleurs remparts contre le terrorisme.
L’escalade de la violence ne mènera nulle part. Elle ne fera qu’exacerber les rancœurs, la haine, la vengeance …. Mais dans un Etat de droits, la loi doit être respectée et nos concitoyens protégés contre les pourfendeurs de la démocratie, de la liberté et de la paix des peuples.
Ne faisons pas l’apologie des idéologies extrémistes et fascistes, ne cédons pas à la tentation de la banalisation de la violence.
Faisons respecter l’Etat de droit sans complaisance, ni compassion dont le rôle est essentiel pour défendre l’intérêt public, bâtir des solidarités élargies dans le respect des valeurs universelles qui unissent les peuples.
Gardons l’étendard de la liberté, de l’égalité et de la fraternité levé pour une paix durable.
Vive la République, vive la paix
Patricia ROUXEL,
Maire d’Aigondigné
M. Patrick TROCHON, maire délégué de Thorigné, s’est également exprimé :
Après des enfants juifs, des journalistes, les dessinateurs de Charlie, des policiers, des militaires, un prêtre, des spectateurs de concert et d’événements sportifs, des civils innocents, après toutes ces victimes, il a trois ans, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était exécuté d’une manière particulièrement odieuse par un islamiste.
Aujourd’hui, l’assassinat de Dominique Bernard nous replonge dans le cauchemar.
Qu’avaient fait Samuel Paty et Dominique Bernard pour mériter une fin aussi tragique ? Tout simplement leur travail d’enseignant. Ils sont morts pour avoir voulu former des futurs citoyens libres et éclairés. Ils sont morts en menant un combat contre l’obscurantisme et l’asservissement.
Depuis quelques années, les diverses menaces islamistes pèsent sur les missions de service public et celui de l’enseignement en particulier. Il convient, plus que jamais, de prendre conscience du travail de sape qui est mené contre la démocratie et les principes fondateurs de la République.
L’école est la colonne vertébrale de la république. Elle donne à chaque citoyen l’héritage des lumières. Cet héritage a pris corps dans le triptyque républicain : Liberté, égalité, fraternité.
La liberté :
Le citoyen éclairé sait que la liberté n’est pas le prétexte à faire tout et n’importe quoi. La liberté est un cadre dont les bordures sont les règles de vie et de pensées librement acceptées par le citoyen. La liberté peut prendre bien des formes. Pour Eugène Delacroix, elle guide le peuple et pour Auguste Bartholdi, elle doit éclairer le monde.
L’égalité :
L’article 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme nous dit : les hommes naissent libres et égaux en droit, j’ajouterais : mais aussi en devoirs. L’égalité met chaque citoyen devant son libre arbitre et sa liberté de conscience.
La fraternité :
Ce lien invisible, indicible qui doit être tissé entre tous les citoyens, entre tous les hommes. Il en faut du travail et de la volonté pour construire ce lien, pour que tous les citoyens, pour que tous les hommes s’écoutent et se respectent. La fraternité est comme une synthèse d’alchimie républicaine avec une dose d’amour du genre humain, une portion de générosité et une grosse part de solidarité.
Au début du 20e siècle, nos courageux prédécesseurs ont été visionnaires. Ils ont voulu consolider l’édifice républicain en liant ses trois pierres avec un ciment : la laïcité.
En séparant les églises et l’état, la laïcité n’a pas voulu et n’a pas supprimé les religions. Elle les a placées sur un plan strictement personnel, dans la sphère intime. La laïcité a mis chaque citoyen sur un plan d’égalité, celui d’avoir la liberté de croire ou ne pas croire. A l’instar de Victor Hugo, je dirai : les églises chez elles, l’état chez lui. C’est pourquoi, les élus et les agents de la commune d’Aigondigné s’efforcent de mettre en place des dispositifs afin d’assurer la sécurité de nos enfants et des enseignants.
Samuel Paty et Dominique Bernard, ainsi que tout le corps enseignant travaillaient et travaillent à la transmission de ces valeurs, à la transmission de cet idéal républicain.
Comme Samuel et Dominique, citoyens de tous ordres, de tous horizons, avec au premier rang les élus de la république, il nous faut savoir que les combats sont devant nous. Sûr de nos valeurs, nous avons le droit d’avoir peur et le devoir d’être courageux, comme Samuel et Dominique soyons prêts à les défendre.
Patrick TROCHON,
Maire délégué de Thorigné